Envie de changer d'air (Libre)

Il était 21h30 lorsque Melissandre se rendit compte qu'elle avait vraiment besoin de prendre l'air. La jeune femme avait eu cours toute la journée, et elle commençait à étouffer dans ses révisions. Le droit était vraiment une branche faite pour elle, mais certaines fois, Méli rêvait d'être dans un autre monde, un monde où il était possible de ne pas étudier, et où la vie serait nettement plus simple.
Mais tout cela n'était qu'un rêve, et elle le savait bien. C'est pourquoi elle décida de s'évader un moment pour sortir boire un verre. Elle n'avait nullement l'intention de rencontrer des hommes, et encore moins de draguer. Mais la demoiselle voulait simplement bouger. Au vue du temps légèrement frais, la belle enfila un jean stone moulant, des bottes de cuir marron, un débardeur couleur crème et une veste de cuir marron. Elle laissa ses cheveux de blés onduler sur ses épaules, puis attrapa son sac.
Le P3 se trouvait à une demi-heure de marche et la jeune femme n'avait pas envie de se retrouver avec cette distance à pied pour rentrer. Elle prit donc sa petite voiture de ville, de couleur bleue, et partit en trombe en direction du bar. La seule chose dont elle avait besoin, c'était de libérer son esprit et de se retrouver enfin en dehors de ses cours.
Depuis quelques temps, Melissandre était sujette aux migraines. Elle avait d'ailleurs remarqué que cela se produisait surtout lorsqu'elle était en présence d'autres personnes. Par exemple, lorsqu'elle se trouvait dans un amphithéâtre à la faculté, il ne fallait pas moins de 10 minutes pour qu'elle doive sortir, la tête aussi grosse qu'une pastèque.
C'est pourquoi, au fond, la demoiselle redoutait sa soirée. Certes, elle allait pouvoir boire et danser, mais il était pratiquement sûr qu'elle allait se retrouver entouré de beaucoup de monde. Autant dire qu'elle devait prévoir la dose d'aspirine, chose qu'elle avait préparé dans son sac.
Au bout de cinq minutes, la jeune femme se gara sur le parking de la boîte, et sortit de son véhicule. Elle attrapa son sac, puis ferma sa voiture. Elle prit alors une grande bouffée d'air frais, et se lança dans la fosse … Avançant d'un pas assuré vers le bar, elle commanda un coktail des îles, sans alcool. Si Melissandre était amené à prendre un médicament, mieux valait qu'elle soit sobre.

Pearl n’avait pas arrêté de la journée, en effet, elle s’était rendu compte qu’elle allait bientôt manqué d’argent. Dans le futur sa famille l’aidait à vivre, ou plutôt sa mère l’aidait à vivre mais le souci c’est que là sa mère était maléfique, ne savait pas qu’elle allait avoir une fille et de ce fait il fallait que la jeune femme se débrouille par ses propres moyens pour avoir de l’argent. Elle avait donc eut plusieurs entretien et surtout un des plus intéressant avec une galerie d’art qui serait doublement intéressé par elle. D’un part la galerie voudrait exposer certaines de ses photos dans le coin art moderne et d’autre part celle-ci voudrai que la jeune Halliwell devienne leur experte en analyse d’œuvres. Etrangement Pearl n’avait pas encore dit oui… S’investir dans un métier signifierait qu’elle aurait moins de temps pour ses affaires de famille et ça elle ne savait pas si elle était prête à le faire…
Le soir même elle décida donc de sortir pour se changer les idées. Elle se présentait comme une Halliwell, elle ressemblait tellement à sa mère qu’elle pouvait presque se faire passer pour elle ou pour l’une de ses cousines. Les videurs du P3 la laissaient donc passer sans aucun problème. Elle s’habilla donc d’un pantalon noir et d’un débardeur blanc, laissa ses cheveux lâche et ajouta un peu de blanc sur ses yeux.
La voilà donc partit en direction du club à pied, elle aimait marcher et puis le faire avec des talons n’était pas du tout un problème pour elle, elle pouvait même se battre en talon et cela elle le devait à sa grande cousine Constantine. Lorsqu’elle arriva devant celui-ci elle passa sur le côté et arrivé près du videur elle lui dit :

«Pearl Halliwell»

L’homme grand et costaud ne lui demanda même pas sa carte d’identité, poussa les autres et laissa la belle brune aux yeux bleu entrer sous les jérémiades de ceux qui attendaient encore de rentrer. Lorsqu’elle arriva au bar après avoir bousculé deux ou trois personnes elle demanda un shooter téquila, elle avait vraiment besoin de se changer les idées et surtout l’alcool l’aidera peut-être à choisir si oui ou non elle était prête à prendre ce boulot vraiment important pour son avenir. Elle bu d’une traite son petit verre et en commanda un autre alors qu’une jeune femme à côté d’elle venait de commander un cocktail des îles, un mélange intéressant mais sans alcool et donc sans utilité. Souriant la belle brunette dit à sa voisine :

«Vous avez l’air de meilleure humeur que moi… Vous n’avez pas besoin d’un remontant ?»

Elle ne voulait pas forcément pousser à la consommation la jeune femme qui était à côté d’elle mais elle voulait surtout de la compagnie. Peut-être que celle-ci ne voudra pas discuter mais qui ne tente rien n’a rien et puis si elle se fait envoyé balader elle pourra toujours continuer à se passer les nerfs sur la téquila…

Pas d'alcool pour Mélissandre … Et pour cause! Une bonne dose d'aspirine agrémenté d'une vodka violette aurait fait un mauvais mélange … La jeune femme adorait se changer les idées en buvant quelques verres de trop, mais pas ce soir. Bien trop fréquentes, ses migraines avaient le don d'apparaître et de disparaître quand bon leur semblait. C'est pourquoi Méli avait aujourd'hui pris un cocktail des îles, qu'elle porta rapidement à ses lèvres.
Une jeune femme débarqua alors. Mélissandre, qui cottoyait pourtant souvent cette boîte, ne l'avait jamais vu. La demoiselle avait un visage qui ressemblait vaguement à celui des gérantes, gérantes qui étaient soeurs, d'après ce qu'elle savait. Etait-ce une autre soeur ? Possible … Ou non … Elle n'allait certainement pas se risquer à poser des questions à une inconnue. De nature réservée au premier abord, Mélissandre avait du mal à faire le premier pas.
Mais ce ne fut pas le cas. Alors qu'elle l'observait du coin de l'oeil, la demoiselle s'adressa à Mélissandre, lui faisant remarquer qu'elle semblait de meilleure humeur qu'elle, et lui demandant si elle n'avait pas besoin d'un remontant. Mél déposa alors son cocktail sur le bar, et se tourna vers la jeune femme, les jambes croisées et un sourire aux lèvres. Elle aimait bien ce genre de personne tellement naturelle que la conversation devenait vite facile et intéressante.
Elle sortit alors de son sac sa petite boîte d'aspirine, la montrant à son interlocutrice, afin de lui montrer le pourquoi du comment. L'alcool aurait fait un bien fou à notre belle, mais elle ne préférait pas prendre de risque. D'une voix cristalline, elle répondit alors à la jeune femme.

Disons que je dois choisir entre l'alcool et … le fait d'éviter une migraine … Mais j'avoue que j'aimerais bien me changer les idées. Après tout, il y a bien d'autres moyens que l'alcool non?

Elle sourit de nouveau, et tendit la main à la jeune femme, tout en se présentant:

Mélissandre Kaunatar … Mes amis m'appellent Méli, ou Mel. Excusez ma question indiscrète, mais votre visage ressemble à celui des gérantes … Est-ce une simple illusion ou faîtes-vous partie de la famille?

Elle n'aimait pas rester dans le doute, et poser la question était pour elle une façon de continuer la discussion. Mél porta à nouveau son verre à ses lèvres, goûtant une nouvelle fois à ce pure nectar. Les migraines ne semblaient pas vouloir montrer le bout de leur nez, et elle n'allait certainement pas s'en plaindre. Mais ne parlons pas trop vite ...

La jeune femme parut ravit que Pearl lui adresse la parole, elle déposa son verre sur le bar et se retourna complètement vers la sorcière les jambes croisées et souriante. Elle ouvrit son sac et en sortit une petite boîte sur laquelle on pouvait voir écrit aspirine et la tendit à la brunette qui lu le mot et fit une moue avec les lèvres pour faire comprendre qu’elle comprenait maintenant pourquoi la belle ne buvait pas d’alcool. Elle lui dit alors qu’elle devait choisir entre une énorme migraine et l’alcool, mais elle avoua quand même qu’elle aimerait bien se changer les idées, mais affirma qu’il existait d’autres moyens que l’alcool pour cela. Avant même que la brunette puisse répondre son interlocutrice lui tendit la main et se présenta comme Mélissandre Kaunatar précisant que ses amis l’appelaient Méli ou aussi Mel. Elle lui demanda alors, après avoir dit que son visage ressemblait à celui des gérantes, si c’était une simple coïncidence ou si elle faisait partit de la famille Halliwell.
Alors qu’elle allait lui répondre un videur arriva en trombe sur les jeunes femmes et attrapa Méli par le bras en lui disant qu’elle allait devoir le suivre pour détention de produit illicite. Fronçant les sourcils la jeune Pearl se leva d’un bond et poussa l’homme avec une petite aide de son pouvoir pour être sûr qu’il se déplace réellement et qu’elle ne fasse pas l’effet d’une brindille contre un mur, et s’interposa entre sa nouvelle connaissance et le gros dur employé par sa tante, elle annonça alors :

« Pearl Halliwell, cette jeune femme n’a rien d’illicite avec elle, elle est victime de migraine et la boite qu’elle m’a montré est une boite d’aspirine. Maintenant allez plutôt voir les gens là bas, je pense qu’eux en revanche ont des choses illicites dans leur sacs !»

Elle ne bougea pas regardant toujours l’homme dans les yeux gardant les siens froncés et ses mains prêtes à le pousser de nouveau. Elle avait montré un groupe au hasard, étant certaine que l’homme n’ayant apparemment pas beaucoup de cervelle, allait directement partir tête baissée prendre le groupe en question en grippe. Cela ne loupa pas, le videur partit sans même s’excuser au près de la jeune blonde. Pearl se retourna donc vers elle et dit :

« Bon et bien vous avez eu votre réponse en fin de compte. Pearl Halliwell, la ressemblance est frappante, je suis une cousine des sœurs. Mais je n’aime pas trop le dire, j’aime bien être ici comme tout le monde, je voudrais pouvoir payer mes consommations certaines fois !»

Elle se rassit à la place qu’elle avait prise en arrivant et se tourna pour être face à Mélissandre espérant que la jeune femme ne soit pas trop mécontente et traumatisée par ce qu’il venait de se passer.

Mélissandre venait donc de confier à cette jeune inconnue le pourquoi elle ne se changeait pas les idées avec de l'alcool. Il s'agissait en effet d'aspirine et non d'autre chose. La drogue n'était certainement pas une des habitudes de la jeune femme, qui avait vu une de ses amies détruite par la cocaïne. Autant dire que cela l'avait refroidit. Elle ne disait pas qu'elle n'avait jamais essayé, la curiosité l'ayant piqué une fois en soirée, mais elle n'avait pas du tout apprécié.

Bref. Alors qu'elle avait fini de se présenter, et qu'elle s'attendait à ce que Pearl réponde à son interrogation, elle sentit que quelqu'un l'attrapait par le bras. Mélissandre se débattit légèrement, s'apprêtant à se défendre. Comment cela elle détenait des produits illicites ? Depuis quand l'aspirine était-il interdit en Amérique et à San Francisco? Non, elle ne comprenait vraiment pas, et elle ne comptait pas se laisser faire.

Mais sa jeune interlocutrice la défendit immédiatement, se servant de son nom pour envoyer le videur sur une autre piste. Mélissandre écarquilla les yeux, le voyant foncer sur le groupe désigné par Pearl. Vraiment, l'intelligence de cet homme volait au ras des pâquerettes, et la jeune américaine ne put s'empêcher d'esquisser un sourire devant la bêtise de ce dernier. Comme quoi il était vrai que beaucoup d'hommes avaient dans les bras ce qu'ils n'avaient pas dans la cervelle.

Puis Pearl se tourna à nouveau vers elle, confirmant ce que Méli avait entendu. Elle était de la famille des gérantes, et même une de leur cousine. Mais elle ne préférait pas que cela se sache, préférant payer ses consommations. Mélissandre ne put retenir un léger rire devant la moue de Pearl, puis elle ajouta:

J'ai bien peur qu'avec cet incident, votre couverture soit découverte … Mais je garderais le secret. En tout cas, merci d'avoir expliqué à cet abruti que l'aspirine était autorisée dans cet état.

Offrant un nouveau sourire, Mel finit rapidement son cocktail, puis regarda dans la salle. Il y avait vraiment beaucoup de monde. Le P3 fonctionnait à merveille … Bref, tout semblait aller dans le meilleur des mondes. Sans parler de ses migraines qui n'avaient toujours pas manifesté le moindre signe de présence.

Tout semblait donc réuni pour qu'elle fasse de nouvelles connaissances. Certes, elle connaissait du monde, mais Mélissandre était de nature très sociable, et appréciait étendre son cercle d'amis. Pearl n'était pas à proprement parlé une amie, mais pour l'instant, tout semblait profiter à cette relation.

Mais dîtes-moi, vous êtes venu ici seule? Je ne pensais pas être la seule de San Francisco à ne pas venir accompagner au P3 … Enfin, on peut toujours en repartir accompagné.

De nouveau, un léger rire cristallin s'échappa des lèvres de la blonde, qui recommanda un nouveau cocktail.

La jeune femme avait l’air amuse par la réaction du videur, cela aurait très bien pu être un mensonge et elle pouvait bien être quelqu’un d’autre, mais non il l’avait cru et avait même cru son excuse en désignant un autre groupe au hasard. Quand Pearl confirma qu’elle venait bien de dire la vérité Méli sembla surprise mais aussi fière d’elle de ne pas s’être trompé sur le compte de la petite brunette. Elle sourit et excusa le fait que sa couverture soit découverte par sa faute, elle promis tout de même de garder le secret, et la remercia aussi d’avoir expliquer au videur, qu’elle traita d’abruti, que les cachets n’étaient pas illicites. A son tour de sourire en répondant :

«Ce n’est rien, c’est tout à fait normal même ! Je dirais à ma t… Cousine Piper de faire attention aux videurs qu’elle prend car ceux-ci manquent de cervelles…»

Elle avait fait un signe de la main pour montrer le vigile qui était en train d’emmener dehors une bande complète de fille, celle qu’avait montré la fille de Prudence un peu plus tôt et qui s’en voulait un peu maintenant. Elle venait de gâcher leur soirée à une bande de fille, superficielles pour la plus part… Pas grave donc ! Mel fini son cocktail puis tourna son regard dans la salle imitée par Pearl qui remarqua ainsi que le P3 était vraiment l’une des boites les plus connus de San Francisco et cela se voyait car il y avait vraiment beaucoup de monde ! Ce fut la voix de sa compagne de bar qui la ramena près d’elle, elle lui demandait pourquoi elle était venue ici seule, avouant penser être la seule à venir dans club comme celui-ci seule. Elle précisa aussi que rien ne l’empêchait de ressortir accompagnée. Rigolant elle répondit alors :

«Je n’ai pas trop la tête à ça en ce moment… Mais en effet, rien n’empêche personne de repartir avec quelqu’un d’ici. Mais je vous conseillerez d’abord de lui faire passer un test d’alcoolémie… Il n’y a pas assez de surveillance au niveau de ça je trouve… La preuve j’en suis déjà à plusieurs verres et même si je n’étais pas une Halliwell, je suis certaine que la personne derrière le bar continuerait à me servir… Quand pensez-vous ?»

Au même moment Mélissandre commanda un nouveau cocktail et la barmaid pu entendre le reproche de Pearl, mais elle n’en avait rien à faire, si elle devait s’expliquer avec quelqu’un cela sera sa tante et quelque chose lui disait qu’après une longue discussion cela serait à la serveuse de plier bagage et non à la belle petite brunette !