Que de stress … La jeune Mélissandre passait dans quelques jours son concours d'avocat et elle n'en finissait pas de réviser. Mais la jeune femme se permettait des pauses régulières afin de décompresser. D'ailleurs, son premier plaisir était d'aller courir tôt le matin afin de se vider l'esprit, et de rentrer complètement fraiche pour reprendre ses révisions. C'était son moment privilégié du matin: être en contact avec la nature et sentir la brise fraîche sur son doux visage.

Ce matin-là ne dérogea pas à la règle et lorsque Mélissandre se leva, elle avala un bol de céréales, but un verre de jus de fruit et alla immédiatement enfiler un débardeur, un short et des baskets. Ainsi prête, elle pouvait aller courir en paix. Elle ferma sa chambre à clé, les glissa dans sa poche et sortit de la résidence universitaire. Mel n'avait pas dormi chez Conny, préférant se concentrer sur son concours.

D'une bonne foulée, la jeune femme se dirigea vers le bois le plus proche, comme tous les matins. Il lui arrivait très souvent de changer d'endroit, mais ce bois-ci restait son préféré … Le parfum de milliers de fleurs emplissait l'air, et Mélissandre devait avouer qu'elle n'avait jamais rien senti de si délicat. Il n'y avait pas beaucoup de monde le matin … Juste quelques personnes qui promenaient leur chien ou, comme Mel, qui venait courir un peu.

Mais quelle ne fut pas la surprise de Mélissandre lorsqu'elle vit un enfant sur le côté, recroquevillé dans un coin. La jeune femme s'avança doucement, et s'accroupit auprès de lui. Il avait un bandeau sur les yeux et les mains attachés avec une corde d'une épaisseur incroyable. Touchée en plein coeur, Mel ne put s'empêcher de réagir.

Ne bouge pas mon grand … Je t'enlève ce bandeau … Mais qui a pu te faire ça?

Elle ôta alors le bandeau noir des yeux de l'enfant, puis s'apprêta à lui ôter les cordes. C'est alors que cette dernière s'enflamma, faisant automatiquement reculer la jeune femme, qui avait une phobie incontrôlée de l'élément feu.

Espèce d'idiote …

Mélissandre avait porté son bras devant son visage, pour se protéger. Lorsqu'elle l'enleva, il n'y avait plus rien: plus d'enfant et plus de corde … Juste un peu d'herbe brûlée à l'endroit où, il y a trente secondes, cet enfant se trouvait. Avait-elle rêvé ? Son imagination lui jouait-elle des tours ? Elle l'ignorait … Cherchant autour d'elle une personne pouvant avoir vu la scène, elle se releva et marcha d'un pas décidé près d'une jeune femme.

- Excusez-moi! Vous l'avez-vu n'est-ce pas?