En ce dimanche, Billie n’avait rien de très important et de très urgent à faire. Personne à aller voir, pas de recherches à faire, pas de potions à concocter….Elle était libre comme l’air. Le temps dehors n’était pas mauvais, mais il faisait froid. Il fallait dire que la saison n’était pas réputée pour sa chaleur, même si on se trouvait en Californie.
La jeune femme s’habilla un peu chaudement et enfila un long manteau. IL n’était pas nécessaire qu’elle tombe malade. Elle n’était pas une bonne malade, souvent de mauvais poil quand elle attrapait froid….

Lorsqu’elle fut prête, elle sorti à l’extérieur et embarqua à bord de sa voiture en direction des bois à la périphérie de la ville .C’était un lieu réputé pour regorger de personnes pas très fréquentable le soir, mais en journée ça pouvait aller. Il ne fallait pas non plus chercher à tous prix les problèmes et aller dans des endroits sombres et peu fréquentées. Il fallait être prudente partout. Mais hormis cela, c’était un endroit assez joli pour aller se promener, couper un peu de sa vie urbaine, se ressourcer, et cela Billie en avait besoin. Elle en avait besoin depuis son retour en ville. Elle avait bien essayé de se changer les esprits au P3, mais une promenade en forêt lui sera sûrement plus bénéfique.
Au bout de quelques minutes de route en voiture, elle arriva à destination et gara sa petite voiture sur le côté, à l’entrée d’un chemin. Elle sortit du véhicule et après l’avoir fermé à clé, elle emprunta d’un pas énergique l’unique chemin terreux. Le froid se faisait sentir, mais cela faisait du bien de le sentir sur la peau. Et ce n’était pas du -10 non plus…

Le chemin était recouvert de feuilles rouges orangées, signe que l’automne était bien là. Bientôt Noël ! La jeune sorcière aimait bien cette saison depuis toute petite même si la disparition de sa sœur Christy a toujours pesé dans sa famille durant les fêtes. Cet enlèvement était comme passé sous silence, au grand dam de Billie, qui aurait eu besoin de comprendre, de sentir que ses parents cherchaient des pistes. Au lieu de cela, elle a très longtemps pensé que ses parents se fichaient pas mal que leur fille ainée n’était plus là, qu’ils avaient laissé tombé, qu’ils étaient froids. D’ailleurs ces impressions eut un sacré effet avec le pouvoir de pouvoir de projection de la blondinette il y a un peu plu d’un an. Elle avait carrément transformé ses parents en tueurs à gages…Dire qu’il a fallu un épisode comme celui-ci pour que ses parents aient un déclic et s’aperçoivent que leur plus jeune fille avaient besoin d’eux pour surmonter les choses der la vie, comme des parents normaux d’ailleurs….Maintenant ils n’étaient plus là, partis, tués par des démons . Voila le prix à payer quand on veut reprendre contact avec une fille disparue depuis plusieurs années, lui insuffler l‘humanité qui lui a manqué à elle aussi en
compagnie des démons…
Billie frissonna légèrement et chassa ses mauvaises pensées de son esprit. Elle était là pour justement penser à autre chose, se concentrer sur la nature environnante. La jeune femme s’était aperçue, au fil des expériences, que la nature et la magie étaient fortement liées. Il ne fallait pas dénigrée l’une comme l’autre, sous peine d’en subir les conséquences, d’une manière ou d’une autre, avec plus ou moins de laps de temps.

Continuant sa marche, Billie arriva dans un espace un peu plus large. Mais alors qu’elle n’avait croisé encore personne en chemin, elle aperçut une femme aux cheveux très roux assise sur un tronc qui paraissait mort. Elle prenait des notes sur un calepin. Les cheveux roux contrastaient avec le paysage boisé. C’était un peu étrange sur le coup. Elle ne devait pas avoir très chaud à rester assise et donc quasiment immobile sur son tronc. Avançant toujours sur le chemin, la jeune femme passa devant l’inconnue et avec un sourire lui dit un


« Bonjour »

Mais elle n’avait pas dans l’idée première de s’arrêter pour faire la conversation. Elle préférait continuer sa promenade.

[hj : un petit souci avec mon post ? contactez moi par mp ]

Virginia était vraiment plongée dans son écriture. Les mots influaient dans sa tête mais seuls certains avaient la chance de se retrouver posés sur le papier. Le tout était maintenant que ça rime et ce n’était pas le plus facile. Elle prit donc le temps de la réflexion lorsqu’une voix féminine salua. Levant la tête, surprise de voir que certaines personnes dans ce monde avaient encore le sens de la courtoisie, Virginia lui sourit tout en lui disant bonjour à son tour.
Puis, tranquillement, elle bascula de nouveau sa tête en avant pour se concentrer à nouveau sur ce qu’elle faisait. Et sans s’en rendre compte, elle commença à chanter ce qu’il y avait sur son papier.

- Malgré le monde qui saigne
Je l’appelle…
Malgré l’obscure malgré l’obscène
Je l’appelle…
Aux poussières de sentiment qui devient plaine
Je l’appelle…
Tu recouvres l’âme, tu troubles le ciel
Nouvelle
Toi l’amour…

Puis elle s’arrêta… La rouquine trouvait que les mots s’entrelaçaient bien les uns avec les autres et la sonorité lui faisait penser à une mélodie. Elle tenait une chanson entre ses doigts et cela lui faisait sourire. Elle leva la tête vers le ciel et surtout vers les arbres qui se dénudaient à vu d’œil et d’autres mots commencèrent à apparaître dans son esprit. Et ce fut à ce moment précis qu’une deuxième jeune femme fit son apparition en annonçant la belle journée qu’il faisait.
Un peu timide en voyant deux personnes autour d’elle, Virginia préféra rester le nez sur sa feuille. Un stress inhabituel commençait à faire son apparition et la femme n’arrivait pas à contrôler cela. C’était presque maladif chez elle de ne pas pouvoir restreindre cette angoisse pesante de parler aux gens. Elle n’arrivait pas à se défaire de ce problème et ne savait pas du tout comment faire pour y arriver.

Virginia préféra donc chanter dans sa tête le nouvelle air qu’elle venait de créer à l’instant même. Peut-être que cela allait lui permettre de déstresser suffisamment face à ses deux jeunes femmes qui se trouvaient proches d’elle.

*Malgré le monde qui saigne
Je l’appelle…
Malgré l’obscure malgré l’obscène
Je l’appelle…
Aux poussières de sentiment qui devient plaine
Je l’appelle…
Tu recouvres l’âme, tu troubles le ciel
Nouvelle
Toi l’amour…*

***************************

La rouquine sourit au "bonjour" de Billie et la salua en retour, pour ensuite se replonger dans ses notes. Ces notes semblaient être très importantes pour qu'elle y retournée directement..Mais la jeune sorcière comprit très vite, ou du moins eut une idée très rapidement de ce qu'étaient exactement ces notes. Alors qu'elle allait continuer son chemin, des paroles lui vinrent aux oreilles, un morceau de chanson. La femme rousse chantait ! Alors soit ce qu'elle écrivait étaient des paroles de chanson, soit c'était tout autre chose et elle chantait pour dire d'accompagner ce qu'elle faisait...En tout cas le début de chanson ne disait rien à Billie. En même temps, la blondinette ne connaissait pas tortues les chansons qui existaient...
Mais ces paroles de chansons plaisaient bien à Billie, qui se retourna et allait commenter positivement ces paroles. cependant une troisième femme fit son apparition dans les environs.

Décidément le lieu était d'un coup un peu moins désert qu'au départ. L'inconnue brune salua les deux autres femmes présentes et parla du beau temps. Manière de faire la conversation sans doute. après tout, pourquoi pas discuter un peu. Ce n'était pas ce qu'elle avait prévu au départ, mais Billie n'était pas associable non plus, au contraire; Et puis la vie était faite d'imprévus comme ça.

"Beau temps, mais il commence à faire un peu froid...L'hiver arrive à grand pas..."

La brunette avait l'air d'avoir un peu son age, peut être un peu plus jeune de pas beaucoup. Enfin on va rester à " elle a l'air d'avoir son âge" à quelques année près. La blondinette remarqua que l'inconnue la regardait plusieurs fois d'affilée. Elle fronça légèrement les sourcils mais ne releva pas plus que ça, vu que la brunette se mit à observer ensuite la rouquine. IL fallait dire que la femme au calepin avait quelque chose de captivant et les lieux devaient aider à cela.

Billie finit par observer à son tour la rouquine et l'interrogea comme elle allait le faire si la brunette n'était pas intervenue. Elle espérait seulement ne pas déranger la femme dans son possible travail.

"Excusez moi...Vous travaillez dans la musique ? Parce que le morceau que vous avez chantonné il y a quelques secondes est plutôt joli..."

Billie allait pouvoir se cacher dans la forêt si les paroles n'éteint pas de la rouquine mais de quelqu'un d'autre...Mais il fallait bien qu'elle tente le coup.

[hj :Exceptionnellement , pour permettre à Virginia de répondre après Kristen, j'ai été obligé de "jouer" un poil le perso de Kristen dans le fait que je la fait accepter l'idée de Billie. Si ça pose vraiment souci, contactez loi par mp ]

Après avoir achevé le démon, Billie retourna auprès de la femme blessée mortellement et de Kristen. Les choses ne s’amélioraient pas. La brunette avait essayé de ralentir, voire de stopper l’hémorragie avec un de ses vêtements. Mais ça n’avait pas l’effet escompté. La pauvre jeune fille était dans un état de panique. Elle disait ne pas vouloir que la sorcière ayant reçu la boule de feu ne meure. Elle demandait même à la blondinette si elle avait un être de lumière. Malheureusement Billie répondit par la négative.

« Non, désolée. Je n’ai pas d’Etre de lumière pour s’occuper de moi, ou plutôt je n’ai plus d’Etre de lumière pour veiller sur moi…Mais on pourrait peut être… »

Et en finissant pas, la jeune sorcière posa délicatement ses doigts au niveau du cou de l’innocente, et au niveau du poignet, pour vérifier que la rouquine était encore vivante. Mais aucun pouls. Le corps s’était même refroidi…Aucun signe apparent de respiration, donc de vie chez l’artiste….Billie tourna la tête vers Kristen, désolée et surtout attristée par le sort de la sorcière allongée

«  Je crois qu’elle ne respire plus…Elle est morte… »

Puis cette dernière phrase résonna dans la tête de la jeune femme, qui finit par retomber en arrière, sur son derrière, elle qui était restée agenouillé au sol pour voir comment allait la rouquine... Elle resta quelques secondes ainsi, les yeux dans le vague. Elle aurait voulu éviter que cette chanteuse n’ait pas à mourir à cause d’un démon. Elle était tranquille dans ce bois, cherchant l’inspiration et ce démon l’avait pris pour cible.
Billie se disait que si elle ne s’était pas éloignée du duo de sorcières pour reprendre sa petite ballade, le démon se serait tenu tranquille, et la rouquine serait peut être encore en vie, oui peut être…

« J’aurais dû rester avec vous au lieu de partir sur le sentier… »

Elle aurait voulu empêcher ça, et stopper le démon dès le début. Maintenant il était trop tard.
La blondinette aperçut dans son champ de vision quelque chose de blanc. Reprenant un regard normal, la jeune femme s’aperçut que cette chose était une feuille de papier qui dépassait d’une poche de la veste que portait la défunte. Elle s’agitait un peu, sous l’effet du vent qui venait de se lever. Billie s’en empara doucement. Elle ne comptait rien voler sur un cadavre, juste regarder ce qu’était ce papier. Ça l’intriguait. La feuille en papier était du même type que le papier utilisé par la rouquine, dans son carnet qu’elle utilisait pour noter ce qui lui venait…

Le papier était plié et la sorcière blonde déplia la feuille à l’aide de ses doigts. Elle fut à moitié surprise de voir du texte écrit. Après tout, si elle bossait dans la chanson, qu’elle composait, elle pouvait bien avoir des textes dans la poche de sa veste. Mais c’est en lisant ce fameux texte qu’elle fut vraiment stupéfaite : Celle qui bossait dans la musique venait de mourir. Et ce qui ressemblait à des paroles de chanson traitaient justement apparemment de la mort. Ces mots semblaient étrangement correspondre à la situation présente. La coïncidence était frappante, même si la blondinette avait appris que les coïncidences existaient rarement. ..Mais surtout le texte était beau. Déjà que Billie n’allait pas très bien avec cette mort d’innocente, les paroles écrites sur le papier ne l’aidèrent pas. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et les retint. Ce n’était pas le moment du tout lâcher. Inspirant profondément pour se calmer le mieux possible, elle lâcha la feuille qu’elle tenait pour la laisser à Kristen

«  Elle a…avait du talent… »

Puis Billie se releva pour se remettre debout. Elle devrait appeler les ambulances, prévenir du décès. Mais elles n’avaient pas tout tenter encore. Il restait bien un petit espoir dans la tête de Billie. C’était risqué, très risqué. Mais elles pouvaient bien tenter le coup…
Posant ses yeux sur Kristen, qui n’était pas non plus en forme, tout comme elle, et lança :

«  J’ai peut être une solution pour lui éviter ce sort funeste….Je peux, entre autre, me déplacer au niveau temporel. Je vais pouvoir sans doute nous projeter en arrière, un peu avant que le démon ne se soit pointé et nous ait attaqué….Cependant on ne doit faire aucune erreur sou peine de changer radicalement les choses. L’unique chose qu’on doit essayer de changer est la mort de cette femme, d’accord ? »

Billie voulait être sûre que Kristen comprenne exactement ce que l’idée de la blondinette supposait. Elles allaient devoir faire encore plus attention lors du combat contre le démon, ne pas se râter cette fois ci… 
La sorcière blonde se ré-approcha de la brunette pour finir par s’agenouiller en face d’elle.

« Tu te sens prète ? »

Billie lui tendit ses deux mains pour qu’elle les prennent. Il fallait que la sorcière brune ne se rate pas avec son pouvoir, ou surtout prendre les combats comme quelque chose de peu important, de manière insouciante.

« Je vais tout faire pour qu’il ne t ’arrive rien, même si je ne sais pas encore qui tu es exactement…De ton côté, appliques toi le mieux possible avec ont pouvoir, et évites de te marrer quand tu tombes à la renverse. Tu te déconcentres et ça peut être fatal. Tu n’auras pas de la chance tout le temps. »

Il était temps d’y aller. Billie sentit que Kristen s’était saisi de ses mains, signe qu’elle pouvait commencer à se concentrer.

« On va retourner juste avant le moment où je décide de rejoindre le sentier…On réintégrera le corps de nos « nous » de l’espace temps dans lequel on part..a partir de ce moment là, il ne nous restera plus qu’à agir. Une chance que cette nana soit sorcière comme nous… »

Les choses étaient dites. Il ne restait plus qu’à mettre le plan en actions.
Billie se concentra sur son objectif : retourner un peu en arrière, au bon moment. Elle dû se concentrer un peu plus que d’habitude, un peu chamboulée par la mort de la rouquine chanteuse.
Mais au bout d’une minute ou deux, la blondinette se sentit partir.

***************
Quelques minutes plus tôt

Elle se retrouva au même endroit, mais pas au même moment.
La sorcière entendit des vois féminise sur sa gauche, des voix qu’elle connaissait bien : la sienne et celles des deux autres femmes. Elle rouvrit les yeux et fut contente d’avoir réussi cette partie de la « mission ». Mais rien n’était encore gagné. Regardant alors la Kristen de son temps, en face d’elle, elle lui demanda :

«  Prête ? »

Et chacune d’entre elles intégrèrent leur corps dans ce présent, dans ce passé si proche. Billie se vit placée de nouveau devant la parolière, et la situation lui paraissait vraiment spéciale. Elle l’avait vu mourir la rouquine, et les voila maintenant de nouveau face à face. Peut être que les deux femmes de cet espace temps, celles qui n’ont pas vécu la mort de Virginia, avaient vu leur propre double. Mais de toute manière, vu ou pas, la blondinette allait devoir speeeder les évènements pour que Viriginia comprenne réellement ce qui se passe . Regardant l’artiste comme si elle avait vu un fantôme, la sorcière annonça à son interlocutrice :

« Prenez vos affaires et quittez ce lieu. Il ne fait pas bon de trainer ici, croyez nous…On sait qui vous êtes, et votre nature…L’endroit est dangereux. Déguerpissez ! »

Puis tournant la tête vers l’ensemble d’arbres sur sa gauche, Billie se dit que le démon était sans doute à les observer à ce moment là. Il allait falloir l’arrêter, le détruire avant qu’il ne fasse le moindre mal.